Inondations : la réalité climatique change, alors il faut s’adapter
Montréal, le 20 août 2024 – Le passage de la tempête tropicale Debby a entraîné dans son sillage des pluies torrentielles de plus de 150 mm d’eau dans le Grand Montréal, atteignant même la barre des 180 mm dans le nord de la région métropolitaine. Tombées en à peine 12 h, ces quantités de pluie représentent plus du double des valeurs enregistrées sur 24 heures dans les 20 dernières années, selon les analyses réalisées par les experts de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). Les dommages causés par cet événement météorologique extrême, mais de moins en moins exceptionnel, sont considérables. La CMM demande donc au gouvernement du Québec d’adapter le Programme général d’assistance financière lors de sinistres (PGAF) pour qu’il reflète la nouvelle réalité climatique et couvre les refoulements d’égout causés par le ruissellement urbain lors d’épisodes de pluie diluvienne.
Sans se substituer aux contrats d’assurance des propriétaires et des locataires, le programme d’aide financière doit toutefois être élargi pour inclure les inondations engendrées par les refoulements d’égout ou les infiltrations, et ce, même s’il n’y a pas eu débordement d’un cours d’eau. Le premier ministre du Québec, François Legault, a d’ailleurs annoncé, jeudi dernier (15 août), qu’il considérait étendre le programme gouvernemental pour indemniser davantage de victimes de Debby. Or, les paramètres cités par le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, dans un communiqué diffusé par son cabinet, demeurent flous ou inadaptés, parlant de causes « mixtes » d’inondation et des « débordements de cours d’eau ayant mené aux refoulements d’égout ». Sur le site Web du gouvernement, vers lequel les citoyens sont également référés, il est encore indiqué que les refoulements d’égout sont exclus du programme.
Désemparés face à la complexité du processus et perplexes face aux informations discordantes, les résidents éprouvés par les récents événements se tournent vers les élus municipaux pour obtenir de l’aide. Il apparaît donc impératif de rapidement clarifier ce qui constitue un sinistre admissible selon le programme dit plus flexible et de modifier les critères énoncés pour qu’ils soient conséquents.
La CMM travaille depuis 2018 au déploiement d’une expertise métropolitaine en matière de gestion des risques d’inondation. Initialement portés sur les inondations en eau libre, les efforts de son équipe d’experts incluent désormais les inondations par ruissellement urbain.
Citations
« Malgré l’augmentation substantielle des investissements dédiés aux infrastructures de l’eau, l’accélération des chantiers et le développement massif d’infrastructures éponges partout à Montréal, les impacts des pluies diluviennes sont encore trop élevés pour nos populations locales. L’élargissement du programme d’aide est une bonne nouvelle, mais les citoyens s’attendent à un processus simple et efficace. Des clarifications rapides permettraient d’éviter une couche de stress supplémentaire. » – Maja Vodanovic, mairesse de l’arrondissement de Lachine et responsable de l’eau au comité exécutif de Montréal
« À la mesure des municipalités qui s’adaptent et investissent des sommes sans précédent dans la réfection et la résilience des infrastructures souterraines, le gouvernement du Québec devrait adapter son programme gouvernemental pour offrir une réponse robuste à nos concitoyennes et nos concitoyens affligés par ces nouvelles réalités climatiques. Les conséquences dramatiques des pluies torrentielles du 9 août dernier, comme l’avaient été celles du 13 septembre 2022, nous pressent d’agir sans plus attendre. »
– Catherine Fournier, mairesse de Longueuil et vice-présidente du comité exécutif de la CMM
« Laval a reçu des quantités de pluie historiques, avec des précipitations atteignant 175 mm en quelques heures seulement. Nous nous relevons de cette catastrophe naturelle en faisant preuve d’efficacité, d’innovation et de solidarité. Depuis plusieurs années, nous investissons massivement pour renforcer nos infrastructures municipales, avec près de 55 M$ dédiés cette année à l’amélioration des réseaux d’aqueduc et d’égout. Malgré ces efforts, aucune infrastructure n’aurait pu contenir un tel déluge. Alors que nous comptons des milliers de familles sinistrées, j’appelle le gouvernement du Québec à rapidement communiquer aux citoyens les nouvelles modalités du PGAF. Nos citoyens sont épuisés, et la précision des mesures d’aide est cruciale pour les rassurer et alléger leur fardeau financier. Ce que nous vivons aujourd’hui est malheureusement un avant-goût des défis accrus que les changements climatiques nous imposeront à l’avenir, et nous devons agir en conséquence. » – Stéphane Boyer, maire de Laval et vice-président du conseil de la CMM
« Depuis la pluie et les inondations du 9 août, j’ai rencontré beaucoup de citoyens. Un seul et même événement, mais chacun a sa propre histoire et tous tentent de retrouver une vie normale. Mais le chemin pour y arriver est plein d’obstacles, à commencer par le gouffre financier. Certains ont tout perdu et ont besoin d’aide pour se reconstruire. Et il faut malheureusement s’attendre à ce que ce genre de situation se reproduise avec l’impact grandissant des changements climatiques. » – Guillaume Tremblay, maire de Mascouche, premier vice-président de l’Union des municipalités du Québec et président du Comité sur les changements climatiques de l’UMQ
« Le téléphone sonne et les courriels entrent : nos citoyens sont confus et découragés. Ils ne savent plus quoi faire ni à qui s’adresser. Plusieurs avaient espoir après l’annonce de M. Legault la semaine dernière, mais rapidement, en entreprenant des démarches, le doute s’installe, parce que l’information qu’ils reçoivent est contradictoire. S’il vous plaît, clarifions tout ça pour ne pas les laisser dans l’incertitude. C’est la dernière chose dont ils ont besoin en ce moment. » – Denis Martin, maire de Deux-Montagnes et président de la Table des préfets et élus de la couronne nord (TPECN)
« C’est important d’avoir un programme simple et efficace. Après tout ce que les sinistrés ont vécu, des travaux d’urgence pour limiter la contamination à la relocalisation temporaire, en passant par le suivi avec les assurances, ils sont épuisés. La demande d’aide gouvernementale ne doit pas être un fardeau supplémentaire. » – Christian Ouellette, maire de Delson et vice-président de la commission de l’aménagement et de la mobilité de la CMM
À propos de la Communauté métropolitaine de Montréal
Créée en 2001, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) est un organisme de planification, de coordination et de financement qui regroupe 82 municipalités, soit 4,2 millions de personnes réparties sur un territoire de plus de 4 370 km2. La CMM exerce notamment des compétences dans les domaines de l’aménagement du territoire, du développement économique, de l’habitation, du transport en commun et de l’environnement. Pour plus de détails : www.cmm.qc.ca.
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Renseignements :
Catherine Barbeau
Conseillère en communication et relations de presse
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