La CMM modifie son RCI pour permettre la poursuite des activités de Stablex et la protection de la tourbière de Blainville
Montréal, 26 mars 2025 – La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) met en œuvre la solution proposée vendredi au gouvernement du Québec, qui permet, pendant 24 ans, la poursuite des activités de l’entreprise Stablex, spécialisée dans l’enfouissement de matières dangereuses résiduelles, et la protection de la tourbière de Blainville. La CMM a ainsi modifié mardi, au terme d’un conseil extraordinaire, son règlement de contrôle intérimaire 2022-96 (RCI) afin de retirer 7,2 hectares de milieux humides situés sur le terrain de la cellule no 6 initialement prévue par Stablex, qui pourra y établir un site d’enfouissement.
Le RCI modifié prévoit également l’ajout de 123 hectares de milieux naturels supplémentaires, ce qui permet de consolider l’intégrité de la tourbière de Blainville et d’éviter la fragmentation de l’écosystème. Ce secteur revêt une importance écologique régionale et métropolitaine et fait partie du plus grand complexe de milieux humides non riverains du Grand Montréal (plus de 600 hectares). Plusieurs espèces à statut précaire faunique et floristique y sont répertoriées, dont près de 200 espèces d’oiseaux.
En modifiant le RCI, la CMM protège davantage la tourbière de Blainville et libère de toute contrainte la cellule no 6 initialement prévue, où le BAPE a aussi conclu que les activités de Stablex devraient se poursuivre. Le milieu naturel présent sur ce site étant déjà dégradé, son exploitation pour l’enfouissement de matières dangereuses résiduelles représente un compromis acceptable, qui suscite d’adhésion de la population, de la Ville de Blainville et de la CMM.
Une solution qui rend le projet de loi 93 caduc
En respectant la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme et le principe de l’autonomie municipale, la proposition conjointe de la CMM et de Blainville répond aussi aux préoccupations soulevées par l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et la Fédération québécoise des municipalités (FQM) dans le cadre des consultations particulières sur le projet de loi 93. De plus, elle est conforme à la recommandation du BAPE et répond aux objectifs du PL 93, en garantissant une gestion efficace et sécuritaire des matières dangereuses résiduelles, tout en répondant à l’urgence d’agir évoquée par l’entreprise Stablex.
« La solution mise en œuvre par la CMM représente la meilleure option pour toutes les parties impliquées. L’entreprise Stablex pourra poursuivre ses activités économiques sur un terrain qui appartient déjà au gouvernement du Québec et qui est destiné depuis de nombreuses années à accueillir la cellule no 6 pour répondre aux besoins de sa clientèle. En contrepartie, la tourbière de Blainville sera mieux protégée. La CMM tient d’ailleurs à rappeler, comme le BAPE l’a affirmé en 2023, que la cellule no 6 initialement prévue ne créerait pas plus de nuisances pour la population que l’utilisation du terrain situé dans la tourbière, un milieu naturel d’une qualité exceptionnelle qu’il faut absolument protéger, particulièrement dans le contexte de l’urgence climatique », a affirmé le directeur général de la CMM, Massimo Iezzoni.
« Pour la municipalité de Blainville, il est important de trouver une solution qui concilie le développement économique et la protection de l’environnement. C’est pour cette raison que nous faisons cette proposition qui permet de protéger la Grande Tourbière, tout en évitant un bris de service pour l’entreprise Stablex. Avec la mise en œuvre de cette solution, le gouvernement du Québec devrait retirer son projet de loi 93 et travailler avec les élus locaux pour prendre la meilleure décision, basée sur les données disponibles. J’invite d’ailleurs le ministre de l’Environnement à faire preuve de plus de transparence, notamment en ce qui a trait à la surveillance des activités de l’entreprise. Cela serait bénéfique pour la population de Blainville et de tout le Québec », a soutenu la mairesse de Blainville, Liza Poulin.

La commission de l’environnement étudiera la gestion des matières dangereuses résiduelles
Le gouvernement du Québec ayant choisi de ne pas donner suite à la recommandation du BAPE de réaliser un état des lieux sur la gestion des matières dangereuses résiduelles et des matières non dangereuses préoccupantes, la CMM a mandaté sa commission de l’environnement et de la transition écologique afin qu’elle étudie la question. La commission devra produire un portrait détaillé des matières dangereuses résiduelles actuellement traitées et enfouies dans le Grand Montréal. L’objectif sera notamment de mieux comprendre les besoins actuels et futurs et de proposer une stratégie de gestions de ces déchets.
La CMM s’engage également à explorer des technologies plus écologiques pour traiter ces matières dangereuses résiduelles. Des discussions seront entamées avec les acteurs du secteur, les gouvernements et les experts en environnement pour évaluer ces technologies et leur applicabilité dans la région métropolitaine.
Enfin, des consultations publiques seront menées auprès des parties prenantes concernées par la gestion des matières dangereuses résiduelles, incluant la population, les entreprises et les municipalités du Grand Montréal. Le rapport de la commission de l’environnement et de la transition écologique devra être déposé au plus tard en décembre 2026.
« Il est préoccupant de constater que le gouvernement du Québec n’a pas amorcé une réflexion sur la diversification des solutions pour la gestion des déchets dangereux bien avant la situation actuelle. Une approche proactive aurait permis de mieux anticiper les besoins, de déployer une stratégie cohérente à l’échelle de la province et de garantir une transition vers des pratiques plus durables. Il est essentiel d’envisager des alternatives à long terme et d’encourager une gestion plus responsable et innovante des matières dangereuses résiduelles, notamment afin d’éviter de se retrouver dans une situation de monopole », a déclaré le président de la commission de l’environnement et de la transition écologique de la CMM et membre du conseil de la Ville de Laval, Alexandre Warnet.
À propos de la Communauté métropolitaine de Montréal
Créée en 2001, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) est un organisme de planification, de coordination et de financement qui regroupe 82 municipalités, soit 4,2 millions de personnes réparties sur un territoire de plus de 4 370 km2. La CMM exerce notamment des compétences dans les domaines de l’aménagement du territoire, du développement économique, de l’habitation, du transport en commun et de l’environnement.
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Renseignements :
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Conseillère en communication
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