La CMM demande au gouvernement du Québec de ne pas forcer Blainville à se départir d’un milieu naturel d’exception au profit de Stablex
Montréal, 25 février 2025 – La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) s’oppose fermement à l’expansion du site d’enfouissement de déchets dangereux de l’entreprise Stablex, situé à Blainville, dans l’un des rares complexes de milieux humides de plus de 500 hectares du Grand Montréal. Face au manque d’acceptabilité sociale du projet, la CMM demande au gouvernement du Québec de ne pas forcer Blainville à lui vendre le terrain de 67 hectares convoité par Stablex, qui compte 9 hectares de milieux humides et 58 hectares de boisés.
Dans la région métropolitaine, où la protection des milieux naturels est aussi complexe qu’essentielle, et où les gains sont difficiles à concrétiser en raison de l’urbanisation, toute perte de milieux naturels est considérée critique. Ainsi, la cible de 30 % de milieux naturels protégés dans le Grand Montréal d’ici 2030 ne pourra être atteinte si la destruction de milieux naturels se poursuit. Dans le contexte, l’utilisation d’un terrain à haute valeur écologique pour l’enfouissement de matières dangereuses résiduelles provenant à 40 % des États-Unis et de Toronto semble malavisé.
Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) avait d’ailleurs recommandé, dans son rapport publié en juin 2024, de ne pas autoriser le projet. Le BAPE jugeait alors que la demande d’agrandissement du site de Stablex était prématurée puisque la cellule no 5, actuellement en exploitation, pourrait combler les besoins d’enfouissement jusqu’au début des années 2030, alors que la cellule no 6, telle qu’initialement prévue, permettait à Stablex de poursuivre l’exploitation jusqu’à environ 2040. Pour sa part, la CMM avait noté, dans son mémoire, qu’en raison de la rareté, de la qualité et de la superficie du complexe de milieux humides de la tourbière de Blainville, le site devrait être protégé plutôt qu’exploité.
« L’expansion des activités de Stablex dans un milieu naturel d’une qualité exceptionnelle va à l’encontre des intérêts de la population, du principe de responsabilité, de l’autonomie des villes et des objectifs de protection que le gouvernement du Québec s’est lui-même fixés pour lutter contre les changements climatiques. À l’heure de la transition écologique, nous ne pouvons pas nous permettre de détruire des milieux naturels pour enfouir des déchets qui sont importés des États-Unis. De plus, le Grand Montréal tirerait peu d’avantages économiques de ce projet. C’est pourquoi nous soutenons Blainville dans sa volonté de protéger son terrain », a déclaré Valérie Plante, mairesse de Montréal et présidente de la Communauté métropolitaine de Montréal.
La CMM souligne qu’en l’absence d’un portrait complet des matières dangereuses résiduelles et d’orientations stratégiques pour leur gestion au Québec, il est prématuré de lier le terrain de Blainville à cet usage pour une période de 40 ans. La CMM a d’ailleurs réclamé, en décembre 2024, la tenue d’un BAPE sur la gestion des matières dangereuses résiduelles au Québec.
À propos de la Communauté métropolitaine de Montréal
Créée en 2001, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) est un organisme de planification, de coordination et de financement qui regroupe 82 municipalités, soit 4,2 millions de personnes réparties sur un territoire de plus de 4 370 km2. La CMM exerce notamment des compétences dans les domaines de l’aménagement du territoire, du développement économique, de l’habitation, du transport en commun et de l’environnement.
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Renseignements :
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