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Le BPGRI, c’est le bureau de projet de gestion des risques d’inondation de la CMM. Même si les crues ne durent que quelques semaines, ses membres travaillent à longueur d’année. L’équipe recueille chaque jour des données qui alimentent le site Web de surveillance et de prévisions des niveaux d’eau Crues Grand Montréal.
BPGRI - Mesure du niveau d'eau

La gestion des risques d’inondation : un travail à longueur d’année

Les inondations de 2011, 2017 et 2019 ont frappé l’imaginaire des Québécoi·ses. Des milliers de familles ont été touchées et dévastées par l’ampleur des dégâts, et les autorités ont tiré des leçons de ces périodes éprouvantes. En 2017, le constat est implacable : bâtir une résilience aux inondations, dont la fréquence pourrait augmenter en raison des changements climatiques, s’effectuera en adoptant une approche de gestion par le risque. Et comme les cours d’eau évoluent constamment, ça prend des données à jour pour y arriver!

« Quand on a mis sur pied le BPGRI, on a constaté qu’il y avait beaucoup de cartes de zones inondables périmées et que plusieurs secteurs n’en avaient pas du tout », raconte Brent Edwards, chef d’équipe du BPGRI à la CMM. « Notre travail a été d’harmoniser l’approche méthodologique et de développer une cartographie à jour pour l’ensemble du territoire métropolitain. »

Le BPGRI, c’est le bureau de projet de gestion des risques d’inondation de la CMM. Même si les crues ne durent que quelques semaines, ses membres travaillent à longueur d’année. L’équipe recueille chaque jour des données qui alimentent le site Web de surveillance et de prévisions des niveaux d’eau Crues Grand Montréal. Présenté comme une carte de la région métropolitaine, celui-ci agit comme un tableau de bord affichant le niveau d’eau en temps réel ainsi que les prévisions de submersion sur un horizon de trois jours pour les principaux cours d’eau.

La CMM offre une trousse de communication pour soutenir les municipalités riveraines qui souhaitent informer leurs populations de l’existence du site Crues Grand Montréal afin de les inciter à suivre l’état des cours d’eau et à se préparer adéquatement en cas de débordement.

Si les prévisions sont fournies en temps réel, c’est que les données sont aussi collectées en temps réel, chaque cinq minutes. Cette collecte devient donc une des premières étapes menant à une gestion prévisible du risque. Elle s’effectue aujourd’hui à l’aide d’une trentaine de stations limnimétriques installées dans plusieurs cours d’eau métropolitains. Ces stations sont munies de sondes et de règles afin de mesurer avec la plus grande précision le comportement de l’eau.

« Ce réseau permet aux hydrologues d‘étudier les cours d’eau et de mieux prévoir grâce à des algorithmes comment les plans d’eau vont réagir, quand et de combien les niveaux d’eau vont monter », explique Stéphane Sarda, analyste en géomatique au BPGRI, qui a contribué de près à l’élaboration d’une architecture de gestion de données depuis que la CMM a le mandat de cartographier les risques d’inondation dans le Grand Montréal.

La cueillette de données en continu est possible grâce au travail de terrain du BPGRI. En période estivale, l’équipe fait l’installation et l’entretien des stations de mesure. L’hiver constitue la période de planification, de modélisation et de cartographie. L’automne et le printemps, en raison des précipitations plus fréquentes et de la fonte des neiges, sont les saisons où les spécialistes de la CMM effectuent une collecte de données sur le terrain et surveillent de plus près l’état des cours d’eau.

L’approche de gestion par le risque

À la suite des événements de 2017, l’approche de gestion des inondations par le risque est devenue la ligne directrice de la CMM. Cette approche prend en compte plusieurs facteurs afin d’assurer la santé et la sécurité des résidents du Grand Montréal en zone inondable :

  • La capacité d’évaluer la probabilité de l’occurrence d’inondation avec des données récentes;
  • L’efficacité des mesures de prévention et de protection;
  • Les éléments exposés (ex. : population, bâtiments, infrastructures publiques);
  • Le degré d’exposition (ex. : hauteur de submersion, vitesse d’écoulement, durée de l’inondation).

Pour les municipalités, cette approche se traduit concrètement par le partage de données recueillies par le BPGRI, traitées et diffusées sur le site Crues Grand Montréal (CGM). L’outil devient ainsi une aide à la prise de décision des autorités locales.

« Ça leur permet de connaître les niveaux d’eau en temps réel et les prévisions sur trois jours, et de parcourir les simulations que nous avons préparées cours d’eau par cours d’eau. Le but étant de bien planifier, de bien cibler les endroits qui pourraient nécessiter une intervention de la sécurité publique et l’installation d’ouvrages temporaires comme des digues, des bassins de rétention et des systèmes de pompage, par exemple », soutient Brent Edwards.

Les principaux cours d’eau métropolitains cartographiés et suivis dans CGM :

  • Le fleuve Saint-Laurent/lac Saint-Louis;
  • La rivière des Outaouais/lac des Deux Montagnes;
  • La rivière des Mille Îles;
  • La rivière des Prairies;
  • La rivière Richelieu;
  • La rivière Saint-Jacques;
  • La rivière L’Assomption;
  • La rivière Châteauguay.

L’équipe s’affaire aussi à caractériser le risque pour une trentaine de cours d’eau locaux, un travail de longue haleine.

« La cartographie de toutes les plaines inondables du Grand Montréal, ce n’est pas une fin en soi. C’est vraiment un travail continu, au fur et à mesure qu’il y a des développements technologiques et des changements sur les territoires », conclut le chef d’équipe.

L’ampleur des dommages de 2017

  • 350 M$ : c’est l’estimation des coûts des inondations
  • 40 % : c’est la proportion de résidents sondés qui disaient ignorer si leur propriété se trouvait en zone inondable
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