D’où vient le faisceau lumineux coloré dans le ciel du Grand Montréal
Si vous avez cru voir un faisceau lumineux vert ou bleu traverser le ciel du Grand Montréal récemment, sachez que vous n’avez pas rêvé; vous avez plutôt été témoin d’un relevé lidar aéroporté. Il s’agit en fait de rayons lasers projetés par un capteur installé dans un avion qui enregistre les données topographiques dans le cadre des travaux de cartographie des zones inondables de la CMM.
Comment ça fonctionne exactement? Écoutez les explications de notre conseiller en géomatique dans cette courte vidéo.
De la lune au Grand Montréal
Le lidar, qui signifie light detection and ranging (détection et estimation de la distance par la lumière), est une technologie de pointe qui existe depuis le milieu des années 60, dont s’est notamment servie l’équipe d’Apollo 15 pour cartographier la surface de la lune en 1971. La technologie s’est ensuite raffinée et son utilisation s’est répandue au cours des dernières années grâce au développement de capteurs plus petits et plus légers, donc plus abordables.
Le lidar utilise de la lumière infrarouge et du spectre visible – totalement sans danger – et peut donc opérer dans des zones faiblement éclairées ou même la nuit. Certains des relevés effectués par la CMM ont d’ailleurs eu lieu en soirée, moment où le trafic aérien est plus limité, et à basse altitude afin d’obtenir les données les plus précises possible, et ce, sous différents angles. C’est ce qui explique que des résidents de la région métropolitaine aient pu apercevoir le faisceau à l’œil nu.
Le faisceau lumineux projeté par le laser est renvoyé vers son émetteur, ce qui permet de calculer la position exacte des objets détectés, incluant à travers la nappe d’eau, et de générer un nuage de points denses en 3D servant à créer une représentation de la surface terrestre d’un territoire.
Un Grand Montréal doté d’une cartographie à la fine pointe
Ces données permettent à la CMM de réaliser des cartes et des modèles hydrographiques d’une qualité et d’une fiabilité inégalées, qui reflètent le comportement réel des cours d’eau du Grand Montréal tout en tenant compte des ouvrages de protection, comme les barrages et les digues, et de la régulation du fleuve Saint-Laurent. Dotées d’une cartographie éprouvée et harmonisée, les municipalités du Grand Montréal auront bientôt en main les meilleurs outils qui soient pour se préparer et concevoir des aménagements résilients dans les prochaines années, et ainsi contribuer à réduire les coûts associés aux inondations pour la population du Québec.
Comme plusieurs facteurs peuvent influencer la qualité du relevé au moment du vol (présence de vent ou de nuages, débit élevé des cours d’eau, etc.), il est parfois nécessaire d’effectuer plus d’un passage aérien pour obtenir toutes les données requises. Vous pourriez donc voir ou revoir un faisceau lumineux traverser le ciel du Grand Montréal au cours des prochaines semaines!
Pour en savoir plus consultez La contribution de la géomatique dans la modernisation des outils de gestion des risques d’inondation